1. Constat amiable de fin d'études secondaires donnant le titre de titulaire du baccalauréat. Ne sert plus à grand chose sinon à faire plaisir aux parents et grands-parents qui croient encore que c'est comme avant.
Depuis que Jean-Pierre Chevènement a fixé en 1985 l'objectif de 80% de bacheliers pour une classe d'age, le bac est devenu un droit du jeune homme et du lycéen. Partis de 20% en 1970, nous avons atteint 63,8% en 2006 (69% des filles et 57% des garçons, bravo la parité !), ce qui prouve que l'intelligence et la culture se sont répandues comme une traînée de poudre chez nos enfants... à moins que l'examen ne se soit abaissé à leur niveau, ce qui est impensable. On attend impatiemment les 100% pour transformer le bac en une formalité administrative d'octroi d'une carte d'identité culturelle.
Il existe trois types de baccalauréat :
- le Bac général, l'appellation d'origine avec ses séries littéraire, scientifique, économique et sociale, (51,3% des candidats),
- le Bac technologique, incontournable dans notre société high-tech, mais 28,6% des candidats seulement,
- le Bac professionnel, l'alibi social d'un bac concret débouchant sur un métier (20,1% des candidats).
Pour les 637.000 candidats du bac 2006, le taux de réussite s'élève à 81,9% et les heureux élus se précipitent... dans l'enseignement supérieur à 80%. Bonne nouvelle : les formations post-bac (du type bac + 5) ne sont plus incompatibles avec l'admission à l'ANPE.
Faux amis. Prendre le bac pour atteindre l'autre rive ne garantit pas un brillant avenir.
2. (Médiatique) Avec un tel cœur de cible auquel il faut ajouter les parents et amis, le bac est le sujet médiatique incontournable de juin. Sont particulièrement recherchées : les fraudes, les copies volées, les épreuves annulées et tout ce qui n'a pas marché. Les sujets de philo sont lus à l'antenne et soumis à la réflexion du peuple, preuve que nos médias remplissent à la perfection leur mission éducative et pédagogique. Ils sont parfois soumis à nos politiciens qui décrivent dans la presse comment ils auraient traité le sujet. Il est vrai que la philosophie est le dernier recours de nos futurs citoyens face au chômage, à la mondialisation et au naufrage du politique.
3. LA BAC. Brigade Anti Criminalité bien connue des délinquants, la BAC est constituée de policiers volontaires de plus de deux ans d'ancienneté ayant passé des test psychologiques. Ils sont généralement en civil (ou parfois en tenue ninja) et roulent en voiture banalisée pour mieux se fondre dans la masse délinquante et prendre les coupables en flagrant délit, car le flag est leur mission première. Les Bacmen sont souvent surnommés les cow-boys en référence à leurs interventions musclées dans les banlieues sensibles. Chaque brigade arbore un insigne, généralement animalier : cobra prêt à mordre, araignée sur sa toile, aigle, jaguar, tigre, chauve-souris,... C'est en 1994 que la BAC de nuit voit le jour, et en 1996 c'est le tour de la BAC de jour pour s'adapter aux horaires de la petite délinquance. Il existerait aujourd'hui plus de 300 BAC, départementales ou locales.
Citations.
[1] Pas besoin de bac pour entrer à la BAC.
[2] Quand le nombre de BAC dépassera le nombre d'admis au bac, il faudra davantage s'inquiéter de l'état de notre société que de la qualité de notre enseignement.